L’équilibre est à mi-chemin entre les deux extrêmes.
Bernard Werber
L’équilibre est à mi-chemin entre les deux extrêmes.
Bernard Werber
Sur la façade ouest de la Cathédrale Notre‑Dame de Reims, dans le portail nord, se trouve la sculpture connue sous le nom de « Ange au Sourire ». Réalisée vers 1236-1245, cette figure angélique en pierre est devenue un des chefs-d’œuvre de la sculpture gothique française.
Ce qui saisit d’emblée, c’est ce sourire serein, presque malicieux, qui contraste avec la gravité chrétienne traditionnelle. Il témoigne d’une liberté nouvelle dans l’art gothique : drapé souple, posture détachée de l’arbre de la façade, regard bienveillant… Pour les historiens de l’art, cette œuvre marque la qualité d’un « nouveau style parisien » diffusé dans la région.
Pendant la Première Guerre mondiale, la cathédrale fut bombardée : le 19 septembre 1914, un incendie provoqué par un obus allemand endommagea gravement le monument, et la tête de l’Ange chuta de 4,5 m, se brisant en plus d’une vingtaine de morceaux.
La tête fut recueillie dès le lendemain par l’abbé Thinot et mise en sûreté dans les caves de l’archevêché avant d’être redécouverte en 1915 par l’architecte Sainsaulieu.
La sculpture a été reconstituée à partir des fragments et d’un moulage conservé et replacée le 13 février 1926.
Au-delà de sa valeur artistique, l’Ange au Sourire devint également un symbole de la résistance française et de la mémoire du patrimoine détruit.
Il inspira une diffusion en cartes postales, timbres, et devint emblème d’objets et de maisons de Champagne.
Aujourd’hui, il attire les visiteurs à Reims, fasciné par ce sourire monumental figé dans la pierre, entre poésie et histoire.
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